Le terril de Bernalmont
Ce terril est localisé à l'extrémité nord de la commune de Liège, au nord de Coronmeuse.
Il est situé au sein d'un tissu urbain relativement dense.
Ce terril est toujours resté dans la catégorie C de la classification établie par la Région wallonne, nous montrant que des investigations complémentaires doivent être accomplies.
Le terril de Bernalmont a conservé sa forme originale.
Il appartenait à la concession de la Grande et de la Petite Bacnure .
Il est entouré par la rue Jolivet à l'ouest, la rue des Petites Roches et celle de la Crête au nord, la limite communale entre Liège et Herstal (qui constitue également la ligne de partage entre le terril de Bernalmont et celui de Belle-Vue, qui le jouxte et qui appartenait à la concession de Belle-Vue et de Bien-Venue) à l'est et la rue Joseph Truffault et la rue Bois l'Evêque au sud
Notre zone englobe une partie de la terrasse sur laquelle repose le terril, une partie des versants sud et ouest de cette terrasse, le terril de Bernalmont et les rues précitées.
Bref historique
L'histoire du quartier de " Bernalmont ", c'est l'histoire de la houille déjà exploitée en 1325.
D'anciens documents qualifiaient l'endroit de " montagne de houille " tellement ce dernier était exploité via de nombreuses " bures ".
Le quartier était traversé par un chemin datant du XVIème siècle, dénommé " voie des hotteurs ", destiné principalement au transport du charbon vers le port de Coronmeuse.
En 1824, la Société charbonnière de la Grande Bacnure voyait le jour dans le quartier. En 1885, elle passait du statut de société civile à celui de " Société Anonyme " (S.A.). Son seul siège d'extraction se situait à Gérard Cloes (au NO du terril).
En 1920, elle a fusionné avec la société voisine, la S.A. de la Petite Bacnure , dépendant comme elle, de la famille Braconnier. La concession de la Grande et de la Petite Bacnure était ainsi créée.
En 1950, la société occupait plus de 2 000 ouvriers.
En 1960, le siège d'extraction de Gérard Cloes disparaissait.
En 1971, la société a cessé toutes activités d'extraction dans la zone de la Grande Bacnure et toutes les activités de surface ont disparu en février 1972.
Cette société a donné naissance à trois terrils : le terril de Bernalmont et de Gérard Cloes (n°60b) maintenant disparu sur la commune de Liège, celui de la Petite Bacnure (n°60) à Herstal (Franssen, 1996).
Il a fait partie de la concession de la Grande Bacnure et de la Petite Bacnure .
Les dates de déversement ne sont pas connues avec précision mais celles fournies par M. Tilkin, géomètre au charbonnage de la Grande et de la Petite Bacnure , sont apparues les plus plausibles.
Ainsi, les déversements ont débuté vers 1920 et ont pris fin en 1971 .
Ces dates sont également celles qui nous ont été données le plus souvent par les personnes les plus âgées qui résident autour du terril et qui ont vécu les déversements. Mais aussi par M. Franssen, qui ayant effectué de nombreuses comparaisons de sources écrites et orales, arrive à des dates équivalentes.
Il a été érigé suite au manque de place rencontré par le charbonnage, qui déversait auparavant sur les sites qui ont donné les terrils de la Petite Bacnure (n°60) et de Gérard Cloes (60b). Ce dernier a actuellement entièrement disparu.
Les sièges d'extraction étaient localisés à Gérard Clos et au nord du terril de la Petite Bacnure et les matériaux extraits étaient acheminés vers Coronmeuse par l'intermédiaire d'un tunnel (à + 69 m sur une ancienne carte qui nous a été fournie par M. Marche de la Région wallonne). Le siège de Coronmeuse avait pour objet principal le triage et le lavage du charbon.
Une fois ces modalités accomplies, les stériles (tout ce qui n'était pas charbon en théorie) étaient acheminés au sommet du terril par l'intermédiaire d'une rampe. Celle-ci présentait une partie versant, souterraine (voir figure 6.1).
Il présente une forme conique, obtenue par l'emploi de " skips " et du " culbuteur ", caractéristique des terrils de cette époque. La rampe, sur laquelle ont circulé les wagonnets, apparaît encore clairement sur le versant sud-ouest du terril.
Des glissières ont également été utilisées, celles-ci apparaissent encore à l'heure actuelle sur le versant sud du terril.
Néanmoins, ce terril ne constitue pas un cône parfait. Il revêt une forme intermédiaire entre le terril conique et le terril digité, mais reste plus proche du premier. L'explication de cette forme réside dans les déversements successifs sur les flancs qui ont été obtenus par la division en trois rampes, au sommet du terril, de la rampe principale. Ceci ayant été réalisé dans le but de l'étaler, afin de ne plus l'élever. Ainsi, il présente un sommet en trois crêtes, et non pas un unique point sommital.
Son volume nous a été fourni par un rapport de l'INIEX (Institut National des Industries Extractives, 1978), actuellement appelé ISSeP (Institut Scientifique des Services Publiques). Il est compris entre 2 594 900 et 3 041 500 m³ pour un seuil de confiance de 99,8 % (entre 2 769 800 et 2 866 600 pour un seuil de 50 %). Nous savons que nous l'estimons pour notre part à environ 2 921 972 m³ . Sa masse a été évaluée à 4,9 millions de tonnes.
La hauteur du cône du pied à la base est d'environ 84 m (d'après nos résultats ; environ 85 m sur la carte topographie IGN au 1/25.000 où le sommet du terril est coté), et la base approximativement circulaire, d'environ 330 m de diamètre. La surface qu'il occupe au sol, est d'environ 11,55 ha (d'après nos résultats).
Ce terril présente donc les caractéristiques morphologiques des terrils du XXème siècle.